Tu as deux ans passé lors de ton premier contact avec elle.
« Effectivement Andrew a quelques soucis, mais il est bien trop
tôt pour poser un diagnostic , mais il est d'ores et déjà admis au
groupe des petits pour l'aider à se sociabiliser »
C'est sûre que côté socialisation, je n'ai jamais pris le risque
de te mettre à la crèche ou même en nourrice , ça aurait trop
compliqué à expliquer pour moi et trop risqué pour les gens qui
te gardent.
Et puis je ne me suis pas arrêté de travailler pour rien après
tout !
Tu t'adapte bien au petit groupe. Tu aimes y aller même si c'est
juste 45min , une fois par semaine .
L'orthophoniste et la psychomotricienne remarque rapidement que tu
marches sur la pointe des pieds et que tu ne parles pas beaucoup.
Je leur explique que cela fait plusieurs mois que le peu de mots que
tu disais avant tu ne les dits plus, ou très mal.
Avant en regardant le mur de photo à la maison tu étais capable de
pointer du doigts les personnes et de dire leur nom « Papa,
Maman, tatie, tonton, Nina , Lucas, Laura, Mamie Papi etc »
Tu savais montrer tes yeux, ton nez , ta bouche, mais que tu ne le
fais plus ou difficilement...
« Pas d’inquiétude , il est encore petit ! »
On nous prescrit de l'Atarax pour t'aider à te redonner un cycle de
sommeil, car depuis tout petit tu dors peu. J'hésite à t'en donner
, ça te shoot trop, tu n'es pas dans ton état normal mais au moins
tu dors et nous on peut se reposer.
Tu es plus calme, car reposé mais ton comportement change encore.
On remarque petit à petit des choses qu'on aurait pas remarqué
avant .
Car oui je vis autour de toi... Certaines personnes nous le reproche
« On voit le mal partout, c'est à cause de nous si il est
comme ça , il faut simplement l'éduquer autrement, être plus
strict avec lui ! Tu vas finir par le rendre encore plus
malade ! Il fait de la comédie, il le fait exprès pour que
vous réagissiez comme ça !! »
Et j'en passe...
J'ai arrêté de travailler pour m'occuper de toi . Je fouine
sur internet à la recherche d'une réponse à tes maux, je passerai
mon temps si je le pouvais à te filmer pour fournir des preuves, je
te photographie sous toutes les coutures . Je commence à
« travailler » avec toi à la maison, je prend le temps
de te faire dessiner, mais ça ne t’intéresse pas, et de toutes
façons tu ne tiens pas suffisamment bien le crayon de couleur.. Mais
j'insiste , tous les jours à la même heures je m'assois près de la
table basse avec une feuille et des crayons. Ta feuille est à côté
de la mienne comme tous les jours. Plusieurs semaines passent, je
dessine et dessine encore, jusqu'à ce fameux jour où tu
m'arrache le crayon des mains pour gribouiller ta feuille : mon
dieu quelle joie !! J'en ai pleurer , ton premier dessin !!
C'était magique .
Mais les examens continuent car tu fais maintenant des malaises dits
« spontanés » pour bien les dissociés de tes crises. Tu
te mets à pleurer d'un coup sans raison, alors que tu joues ou que
tu regardes la télé , tu deviens gris mais respire correctement. Tu trembles beaucoup ... Tu
transpires énormément, tu as la nausée. Cela ne dure que 3 ou 4
min et tu t'endors épuisé ...
malaises spontanés |
Et nous , on ne te connaît pas peut être ??
On tente ton père et moi de leur expliquer qu'il faut d'abord
prendre le temps de te calmer , de te parler, mais rien n'y fait, on
nous pousse à la porte … On reste dans le couloir. On t'entends
hurler à plein poumons, tu es paniqué. Tes cris me tordent le cœur.
Ne
t'inquiètes pas mon bébé, maman n'est pas loin...
Une infirmière ouvre la porte pour appeler des collègues .
Elles sont maintenant cinq avec toi dans la pièce ; quatre pour
te maintenir enroulé serré dans un draps (Mon dieu, une
camisole!) et une pour te poser les capteurs.
Cinq longues minutes passent, elles abandonnent. Tu t'es battu comme
un lion, tu me tend les bras, tremblant de rage et de peur, tu es
trempé tellement tu as transpiré et pleuré.
« On ne peut rien faire avec lui, vous pouvez repartir! »
Nous sommes restés 45 minutes , montre en main... Même le chauffeur
du taxi est étonné de nous voir arriver si vite .
Je suis atterrée, épuisée, enragée.
Encore une fois on t'as traumatisé pour rien, encore une fois ton
comportement « pose problème » .
C'est
fini , on arrête de t’embêter , je te le promet !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire